Atteinte du nerf radial après un accident : Droits et démarches

Le nerf radial, essentiel pour les mouvements du bras, de la main et des doigts, peut être gravement affecté après un traumatisme, une chute, ou un accident de la route. Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur l’atteinte du nerf radial : comment la reconnaître, la diagnostiquer et la traiter efficacement et quelles sont les démarches à entreprendre pour obtenir réparation de vos préjudices.

Le nerf radial est un nerf périphérique majeur qui part du bras (plexus brachial) et descend jusqu’à la main. Le nerf radial provient des racines nerveuses C5 à T1 de la moelle épinière et plus précisément des faisceaux postérieurs du plexus brachial. Il joue un rôle considérable dans la sensibilité du bras, de l'avant bras et de la main. Il contrôle notamment :

• L’extension du coude

• L’extension du poignet et des doigts

• La supination (rotation de l'avant-bras vers l'extérieur)

• La sensation sur la face dorsale de la main

Le nerf radial passe à l'arrière de l'humérus dans un sillon appelé sillon du nerf radial. Cette localisation le rend particulièrement vulnérable en cas de fracture de l'humérus. Au niveau de l'avant bras le nerf radial se divise en deux branches :

• La branche profonde dit nerf interosseux postérieur qui contrôle la motrice et innerve les muscles extenseurs,
• La branche superficielle qui a une fonction essentiellement sensitive et qui innerve une partie du dos de la main.

Les atteintes accidentelles du nerf radial peuvent être à l'origine :

• D'un syndrome du tunnel radial qui est une compression du nerf dans la région proximale de l'avant-bras,
• D'une paralysie traumatique du nerf radial qui concerne les atteintes hautes et isolés du nerf radial,
• D'une lésion du nerf radial qui peut intervenir sur toute le trajet du nerf,
• Du syndrome de Lotem qui est une compression du nerf radial au niveau de la gouttière de torsion humérale.

Le degrè d'handicap de la victime dépendra du degré d'atteinte du nerf radial et de la hauteur à la laquelle le nerf est atteint.

Une lésion du nerf radial appelé aussi neuropathie radiale peut survenir dans plusieurs contextes, notamment :

• Accident de voiture (traumatisme direct au bras)

• Fracture de l’humérus surtout en dipahyse c'est à dire le corps de l'os  car le nerf radial longe étroitement cet os dans le sillon radial

• Luxation de l’épaule ou du coude qui peut intervenir lors de chute, d'un accident de la vie ou lors de la pratique de certains sports.

• Chute violente sur le bras

• Compression prolongée du bras (ex : endormissement sur le bras, compression du nerf pendant un coma)

• Une intervention chirurgical fautive avec une lésion du nerf radial lors d'une opération sur la coiffe de rotateur, de l'humérus ou du coude.

En cas d'atteinte accidentelle du nerf radial la victime devra entreprendre des démarches qui dépendent de l'origine de la blessure. Pour cela plusieurs hypothèses :

🔹 Accident de la route

• Lorsque le responsable est identifiable (usager de la route ou responsable de l'entretien de la route), il sera nécessaire d'engager une procédure auprès de l’assurance du responsable. Cette procédure peut être amiable ou judiciaire cette stratégie relavant habituellement du choix de l'avocat en fonction de son expérience du sujet. Si le responsable n'était pas assuré ou n'a pu être identifié, le FGAO (Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires) est en mesure d'instruire la demande d'indemnisation au bénéfice de la victime.

• Si un tiers est responsable, la victime dispose d'un droit à une indemnisation intégrale du préjudice corporel, moral, professionnel suite à une lésion du nerf radial. Toutefois, la faute du conducteur victime dans la survenance du sinistre peut lui être opposable et réduire en % son droit à indemnisation. En revanche, ni les passagers, ni les piétons ou les cyclistes ne sont susceptibles de se voire reconnaitre une faute de nature à réduire leurs droits à indemnisation.

• Que la procédure choisie soit amiable ou judiciaire, une expertise médicale sera organisée pour évaluer l'ensemble des séquelles (incapacité, gêne fonctionnelle, douleurs, préjudices professionnels, pertes de revenus, perte d'autonomie etc.). Le rapport d'expertise servira de base aux droits à indemnisation de la victime.

🔹 Erreur ou faute médicale (paralysie radial post-opératoire)

• L'intervention chirurgicale orthopédique au niveau du bras et de l'humérus peut être à l'origine d'une lésion accidentelle du nerf radial par compression, étirement, rupture ou coupure. Cette atteinte peut arriver par manque de diligence du chirurgien. La faute médicale doit se prouver. Pour cela, la récupération de toutes le pièces médicales est indispensable et constitue la 1ère étape à réaliser. La récupération des comptes rendus opératoires est alors cruciale.  

• L'intervention chirurgicale étant particulièrement technique, il est souvent préférable de soumettre l'entier dossier médical à un avis technique d'un médecin spécialiste pour déterminer la nature des manquements à l'origine de la blessure du nerf radial. 
• La paralysie du nerf radial peut également résulter d'un aléa thérapeutique qui est le résultat de la réalisation d'un événement imprévisible et irrésistible non maîtrisable par la science médicale et donc sans faute identifiable.
• La victime dispose d'un droit d'agir si l'atteinte du nerf radial a été causée par un acte de soin (chirurgie, plâtre mal positionné, manipulation orthopédique, coma etc).  La victime peut agir soit devant :

                 La Commission de conciliation et d’indemnisation (CCI ex CRCI) qui est une procédure amiable.

                     La justice (civile ou administrative) selon la nature juridique d’établissement à l'origine de l'erreur médicale.

🔹 Accident du travail avec faute inexcusable

• L'atteinte du nerf radial peut découler d'une chute au travail, d'un accident de type machine outils et toute autre traumatologie que le monde du travail peut générer. Lorsque le salarié considère que l'employeur a manqué à son devoir de sécurité il est indispensable de récupérer les rapports d'enquêtes réalisés par le Comité social et économique (CSE), la Direction régionale de l'Economie, de l'Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS), la MSA ou encore la CARSAT. La récupération de l'entier dossier médical sera aussi déterminante.

• Dans le cadre de l'accident de travail, la victime d'une paralysie du nerf radial, peut bénéficier d'une prise en charge par la CPAM et éventuellement obtenir une rente d’incapacité.

• Si une faute inexcusable de l’employeur est en cause, une indemnisation complémentaire est possible soit dans le cadre d'une procédure de conciliation amiable avec l'employeur et la caisse d'assurance du régime obligatoire soit devant le Pôle social du tribunal judiciaire.

• Quelques soit les hypothèse, la démonstration de la faute de l'employeur à un manquement à une obligation générale de sécurité sera nécessaire.

🔹 Atteinte du nerf radial et Contrat Garantie accident de la vie

• Si les atteintes du nerf radial on été causées par une accident de la vie sans tiers responsable, cet accident est susceptible d'être pris en charge selon les termes d'un contrat Garantie accident de la vie (GAV) dont serait bénéficiaire la victime. Il alors important de nous soumettre par mail vos conditions générales et particulières pour déterminer la nature de vos droits.

Idéalement, la victime devra recourir à un médecin conseil inscrit sur les listes des associations référençant les médecins conseils pour garantir l'indépendance et l'impartialité du professionnel. Dans l'hypothèse d'une atteinte et d'une paralysie du nerf radial la victime a tout intérêt d'être assisté par un médecin conseil neurologue ou en médecine physique et de réadaptation. Lorsque la paralysie du nerf a été causée à la suite d'une intervention chirurgicale, la désignation d'un médecin orthopédiste est à privilégier dans la mesure du possible. En cas de difficulté, il conviendra de désigner n'importe quel médecin disponible.

Le barème de droit commun du Concours médical distingue le degré de gravité des atteintes du nerf radial en fonction du membre concerné (membre dominant ou non dominant selon que la victime est droitière ou gauchère) et selon que la paralysie radial est au dessus ou au dessous de la branche tricipitale (partie ou le nerf traverse le muscle du triceps à l'arrière du bras).

Taux d'incapacité de la Paralysie radiale :                                Bras dominant                 Bras non dominant

- Au dessus de la branche tricipitale :                                                               40 %                                  30 %

- Au dessous de la branche tricipitale :                                                            30 %                                  20 %

Attention ce barème n'est que indicatif il n'a pas de valeur réglementaire ou légale (il constitue seulement un guide pour les médecins) :

L'atteinte et la paralysie du nerf radial qui a des répercussions sur la fonction motrice du membre supérieur justifie la réalisation d'un bilan en ergothérapie. Dans le processus de réparation des séquelles causées par un tiers responsable, le bilan en ergothérapie est justifié pour les raisons suivantes :

Pourquoi faire un bilan en ergothérapie ?

L’atteinte du nerf radial peut entraîner :

• une perte de l'extension du poignet et des doigts,

• une faiblesse musculaire de l’avant-bras,

• une diminution de la sensibilité,

• des difficultés dans les gestes du quotidien (se coiffer, écrire, utiliser une souris, porter un objet…).

L’ergothérapeute évaluera :

• la capacité fonctionnelle de la main et du bras,

• l’impact sur les activités de la vie quotidienne (AVQ),

• la nécessité d’aménagements (au domicile, au travail et pour le véhicule de transport),

• les besoins en aides techniques ou orthèses (orthèse de repos, de fonction…),

• les possibilités de rééducation fonctionnelle ou de réinsertion professionnelle.

Que comprend un bilan en ergothérapie ?

1. Entretien initial sur votre mode de vie, votre emploi, vos habitudes.

2. Tests fonctionnels :

   • mobilité, force, coordination, endurance,

   • évaluation de l’autonomie (cuisine, toilette, écriture…).

3. Proposition d’objectifs de rééducation ou de compensation.

4. Compte rendu écrit, souvent utile pour :

   • le médecin traitant,

   • la sécurité sociale ou la MDPH,

   • une expertise médico-légale pour l’indemnisation des préjudices

Bon à savoir :

• Le bilan peut être prescrit par un médecin.

• Il est remboursé en partie dans certains cadres par le régime obligatoire et/ou par une mutuelle  (hospitalisation, centres de rééducation).

• En libéral, il peut rester à la charge du patient sauf en cas de prise en charge spécifique (ALD, accident du travail, etc.).

Tél : 09 53 55 17 41

associationhellovictimes@gmail.com