C'EST QUOI UNE VICTIME CÉRÉBROLÉSÉ ?

Le traumatisme crânien appelé aussi la cérébrolésion est une atteinte causée à la suite d'un choc subi à la tête et occasionnant des lésions plus ou moins importantes au cerveau. La cause principale des traumatismes crâniens relève des accidents de la circulation pour lesquelles les motards sont particulièrement concernés. Le traumatisme crânien peut également être la conséquence d'un accident sportif, d'un accident de travail, d'un accident de la vie ou d'une agression. L'AVC peut également être a l'origine d'une cérébrolésion diffuse causée par la mort des tissus cérébraux. Le défaut de prise en charge de l'AVC est souvent à l'origine d'une aggravation des séquelles cérébrales. Il existe une prévalence de cette pathologie chez le jeune adulte de sexe masculin. Toutefois, les enfants et les femmes sont également concernés par ces séquelles (syndrome du bébé secoué, chutes, violences faites aux femmes...).

 

L'importance des séquelles des personnes cérébrolésés va dépendre de différents paramètres  :

- Violence du choc dans le cadre du traumatisme crânien,

- Délai de prise en charge médicale,

- Niveau de conscience initial,

- Localisation des zones concernées par les séquelles,

- Âge de la victime...

 

Le traumatisme crânien présente la particularité de générer parfois des troubles et des handicaps que l'on qualifie de " fantômes " difficilement identifiables. Ils se traduisent par un changement comportementale et de personnalité chez la victime cérébrolésé avec des incidences neuropsychologiques comme les troubles mnésiques, de l'attention, de la concentration, du mécanisme de raisonnement ou de planification et de structuration des idées... Cette difficulté est bien souvent renforcée par l'absence de lésions détectables par imagerie médicale. Seul l'étude du dossier médical et la réalisation d'un bilan neuropsychologique permettra la mise en évidence des pathologies invisibles.

 

Dans cette perceptives, l'association Hello Victimes milite auprès de l'ensemble des établissements de santé spécialisés et des victimes pour faire connaitre et reconnaitre l'ensemble de troubles associés au traumatisme crânien et permettre d'y apporter les solutions appropriées.

La gravité de la lésion cérébrale s'apprécie à la lecture des examens neurologiques qui seront entrepris. Si un examen des fonctions oculaires et nerveuses peut suffire sur les légers traumatismes, les examens radiologiques s'imposent pour les cas plus graves. Une tomodensitométrie, un scanner ou une IRM du cerveau sont généralement mises en oeuvres pour connaitre l'étendu des lésions cérébrales. Le résultat de ces examens sera déterminant pour définir le choix du traitement à venir.

LA RÉCUPÉRATION DU TRAUMATISÉ CRÂNIEN

Les chances de récupération et d'amélioration du patient victime d'un traumatisme crânien dépend d'une pluralité d'éléments. La récupération des facultés dépend en premier lieu de l'âge de la victime (enfant, adolescent, adulte ou personne âgées).

 

La prise en charge dans les établissements disposant du personnel et des équipements adaptés conditionnent également les capacités de récupération. La qualité de l'accompagnement et des stimulations conditionnera les chances du patient à une récupération optimale. La mise en oeuvre de ce programme vise en priorité le retour à une autonomie satisfaisante pour la victime cérébrolésé.

LES SÉQUELLES INVISIBLES DU TRAUMATISME CRÂNIEN

Si les séquelles motrices sont relativement bien identifiées et interprétables par les imageries médicales, les séquelles comportementales sont elles beaucoup moins identifiables et perceptibles. Les spécialistes du traumatisme crânien dénomment cela "l'handicap invisible". Cet handicap se caractérise par la différence entre les "modestes" séquelles fonctionnelles identifiables d'une part (légères atteintes auditives, visuelles, de la parole...) et l'importance des séquelles neuropsycologiques et comportementales d'autre part (séquelles neurologiques, psychiatriques, somatiques ou psycho affectives). D'autant que les séquelles fonctionnelles ne présagent pas nécessairement de l'importance des séquelles neuropsychologiques et inversement.

 

C'est bien souvent les familles des victimes qui constateront un changement dans le quotidien de leur proche avec l'apparition de troubles comportementaux. C'est troubles peuvent être caractérisés par des oublis fréquents, des difficultés de planification des idées ou des actions, des troubles attentionnels et d'impulsivité, des difficultés d'apprentissage, une modification du schéma social et comportemental. L'expression de ces séquelles peut bien évidement avoir des répercussions dans la sphère professionnelle, sociale et familiale.

 

Les troubles psychiatriques post traumatisme crânien : 

L'une des manifestations les plus fréquentes est la dépression post-traumatique avec des taux compris entre 25 et 50% des victimes d'un traumatisme crânien moyen à important. Le traumatisme crânien peut également provoquer un trouble de la personnalité, des troubles névrotique, des troubles de l'humeur, un syndrome post-commotionnel,  des troubles psychotiques (paranoïa, schizophrénie..) ou des troubles de l'addiction.

 

Les troubles neuropsychologues :

Ils sont constitués par exemple par l'altération du comportement général avec une désinhibition, une désorientation spatio-temporale, une impulsivité, des troubles de la communication, une apathie générale ou une absence d'initiative. les troubles neuropsychologues peuvent également avoir une répercussion sur les capacités cognitives du cerveau. Les atteintes neurologiques peuvent conduire à titre d'exemple à des pertes de mémoires, d'organisation à la planification des idées, sur les fonctions exécutives, sur une altération de la vitesse de traitement de l'information, sur la compréhension ou l'expression orale ou écrite, une modification de la praxie constructive ou gestuelles, l'élaboration de stratégie aide l'apprentissage

 

QUELQUES CAS FRÉQUENT DES HANDICAPS INVISIBLES DU TRAUMATISME CRÂNIEN

 

Le syndrome Dyxecécutif : 

C'est une atteinte aux fonctions exécutives avec pour conséquence une incapacité à planifier oui développer comportement approprié pour atteindre un objectif. Ce syndrome peut se traduire par un défaut de flexibilité, une difficulté dans l'organisation la planification ou l'anticipation, un trouble de la mémoire de travail, un déficit de raisonnement, des difficultés dans la résolution de problèmes et le choix des actions.

 

Amnésie rétrograde :

Cette amnésie a pour effet d'interdir au sujet de se rappeler des évènements survenus avant l'événement traumatique. La mémoire sémantique est altérée et le sujet présente des difficultés à mobiliser ses souvenirs et les connaissances antérieurement acquises.

 

Amnésie antérograde :

Cette amnésie consiste à l'incapacité à se souvenir ou à reconnaitre de nouvelles informations.  Cette impossibilité à emmagasiner de nouveaux souvenir post-traumatique résulte bien souvent d'une atteinte du cortex préfrontal, occipital ou pariétal. Cette amnésie limite toute capacité d'apprentissage et d'acquisition du savoir.